L'arrivée des réfugiés

Messages : 3 Date d'inscription : 13/05/2012

Coruscant.

C'était réellement immense, rien à voir avec Belrand qui était tout de même la plus grande ville d'Adarlon. Or c'était la seule ville que Loun-Ao avait jamais connue. Pour une jeune fille débarquant d'une planète en grande partie sauvage, Coruscant avait de quoi impressionner. Rien de ce qu'elle avait pu voir n'était seulement imaginable chez elle. À Belrand, il y avait quelques immeubles, les bâtiments important, mais même ceux-là ne pouvaient rivaliser avec les plus modestes constructions de Coruscant. De la vitre du vaisseau, la jeune fille avait sérieusement penser à une hallucination.

Elle était arrivée à l'instant en compagnie de réfugiés de la bordure extérieure. Leur planète avait été attaquée et ils avaient dû faire une halte sur Adarlon pour réparer leur vaisseau, c'est là que Loun les avait rencontré. Ils étaient sur la planète pour secouer un peu le gouvernement qui semblait parfaitement inerte alors que des planètes se faisaient peu à peu contrôler, unes à unes. Mais qui se souciait vraiment de la bordure extérieure dans une planète si éloignée de ce qui pouvait se passer la bas.

Bon, ce n'était pas vraiment son problème à elle, elle avait rejoint l’expédition pour une raison bien plus personnelle. Les réfugiés lui avaient parler des Jedi, ces gens aux pouvoirs semblables aux siens. Elle voulait absolument en savoir plus, c'était sa soif de connaissance qui l'avait décidée à quitter sa calme planète aux forets sans limite pour se retrouver sur ce monde citadin parfaitement hostile. Mais pas question de partir comme ça sans informations, elle n'avait même pas un début de piste, aussi elle avait décidé de suivre ses compagnons de route, au moins le temps d'en savoir assez pour se débrouiller.

Ils s'étaient posés sur une des nombreuses plate-formes de la planète, là aussi, une seule n'ayant rien à envier au spatioport de Belrand. Fidèle à son poste, Loun-Ao fit quelques contrôle du vaisseau. Il y avait peu de chance qu'elle reparte avec eux, leurs chemins allaient se séparer sous peu, mais elle avait le goût du travail fait jusqu'au bout. Enfin, elle alla rejoindre les réfugiés et ils furent menés ensemble au sénat. Avant l’atterrissage, ils avaient été mis en contact avec un certain Corran Neelson, c'est devant son bureau qu'ils furent conduit et où ils attendaient à présent.

Messages : 2 Date d'inscription : 25/05/2012

- Vous avez tort Orron, ce ne sont pas vos productions de datacier qui ennuient le Conseil Régnant, si tel était le cas j’aurais directement porté l’affaire devant le Sénat et le Chancelier.

Corran Neelson eut un sourire goguenard. En face de lui, le globuleux sénateur Orron Vaesna semblait perdu, pour autant que son physique d’alien permettait de le deviner. Lentement, le sénateur de Kuat porta à ses lèvres une coupe de Kszon, le breuvage alcoolisé hors de prix venu des secteurs agricoles. Il savait qu’il disposait d’un avantage considérable sur le calamarien qui lui faisait face, l’autre étant un sénateur eu sens strict du terme tandis que Corran exerçait sur le conseil régnant Kuati une influence que d’aucuns qualifiaient d’excessive. Et les deux protagonistes ainsi que leurs entourages respectifs savaient pertinemment que la donne n’était pas équitable. Vaesna, qui semblait partager les mêmes réflexions, fit involontairement frémit ses imposants nasaux. Ce qui ajoutait à l’amusement que ressentait Corran, c’est que le calamarien détestait les humains depuis que la planète Mon Calamari avait perdu la face lors d’un accord énergétique avec Corellia il y a de cela plusieurs années.

- Alors qu’est-ce que c’est, par le grand océan ? Ne me faites pas perdre mon temps, Kuati, je n’ai pas à m’occuper que de vos affaires humaines sans intérêt.

La colère était une bien mauvaise maîtresse en politique. Fallait-il qu’Orron ait eu une dure journée pour qu’il oublie cette règle élémentaire et se fende d’une saillie si violente à l’endroit d’un collègue, fut-ce un collègue qu’il n’aimait pas. Il serait intéressant de savoir ce qui avait mis le sénateur dans cet état mais pour l’heure, se concentrer sur l’affaire en cours était essentiel, aussi prévisible que soit le déroulement de la conversation.

- Eh bien ce qui ennuie le Conseil Régnant c’est que nous pensions discuter avec des partenaires honnêtes et droits. Or nous nous apercevons avec un grand regret que vous avez tenté d’imposer en secret des taxes plus lourdes sur les produits Kuatis que sur les produits Coruscantis, en dépit du fait que vous ayez signé la charte d’alignement il y a trois ans. Oh je sais, ça ne s’est pas fait, toutefois il y a eu ce document signé par votre assemblée qui avalisait la proposition… que devons-nous en conclure, qu’est-ce que le Sénat devrait en conclure ?

Corran se renfonça dans son fauteuil en cuir de rancor avec un petit sourire tandis que les yeux jaunes du calamarien roulaient dans ses protubérances chitineuses. Il s’imaginait avoir tué dans l’œuf le projet de loi de l’assemblée Mon Calamarienne et empêché qu’il n’y ait des fuites, mais tel n’était pas le cas. Et dès que le sénateur de Kuat avait su que les parlementaires non humains avaient envisagés de faire voter un texte enfreignant la convention inter planétaire sur les taux de taxation à l’importation, il y avait vu l’aubaine. Si ce texte fuitait le Sénat infligerait une amende considérable à la planète aquatique, qu’elle pourrait certes payer mais qui affaiblirait son prestige et son autorité morale grandissante dans la galaxie. Vaesna, évidemment, voyait où tout cela allait mener.

- Parlez clair, Corran. Que souhaitez-vous que je fasse pour que le sénat n’ait rien à penser du… regrettable malentendu dont vous venez de me parler ?

Corran s’effaça et Darth Segeris, Seigneur Noir des Sith, saisit l’occasion de servir ses réels objectifs.

- Nous sommes tous les deux à la commission d’étude du problème Réprouvé, cher confrère. Vous connaissez mes opinions à ce sujet, c’est un problème mineur qui s’essoufflera de lui-même et je ne pense pas que la République devrait dépenser trop de ressources pour cela, alors qu’elles sont si cruellement nécessaires ailleurs. Tout comme il me déplairait que les chantiers navals de Kuat doivent travailler gratuitement pour un absurde effort de guerre. Je suis sûr que vous avez réfléchi à votre position initiale et que vous voyez depuis quelques jours que la mienne est la plus sage, n’est-ce pas ?

Encore quelques tractations, discussions, et Corran alias Segeris obtenait gain de cause. La mobilisation générale des secteurs ne serait toujours pas déclarée, le vote d’Orran étant celui, décisif, qui ferait pencher la balance en faveur de l’inaction. Et ainsi la flotte de sauvages d’Anara aurait les coudées franches pour s’attaquer à des systèmes plus importants tels que Pégasin. L’avenir s’annonçait radieux.

Tandis que le sénateur de Kuat se déplaçait dans les couloirs du Sénat, de nombreux assistants à ses trousses, il essayait de s’occuper l’esprit pour ne pas penser à l’ennuyeuse et assommante occupation à venir, à savoir auditionner des réfugiés que le Sénat et le Chancelier voulaient à toute force entendre parler de l’avancée des Réprouvés. Enfin entendre parler. Si Corran n’avait pas réussi à faire annuler ces fâcheux témoignages, ils seraient reçus par des sénateurs ralliés à son parti et par lui-même, de sorte qu’il n’y aurait quasiment aucun impact. Après tout, le Sénat aurait la transcription que Corran et les autres membres de la commission d’audition lui feraient. Le Sith eut envie de rire et se retint héroïquement. Oh ça le problème des Réprouvés était fichtrement grave, mais la République n’était pas tout à fait prête à s’en rendre compte.

Finalement le sénateur de Kuat parvint jusqu’à une haute et vaste pièce dont les murs étaient décorés de gravures évoquant des chantiers navals à l’œuvre, assemblant des myriades de vaisseaux spatiaux, tandis que sur la moquette en durasoie pourpre, se trouvait un bureau en véritable bois, plutôt sobre et moderne, équipé de tous les terminaux holographiques nécessaires. Au-dessus du fauteuil pivotant garni de tissu naturel se trouvait un tableau en trois dimension, une vue stylisée de la Voie Lactée faite à l’holo peinture par un artiste en vogue. Et à la porte du bureau on pouvait lire, sur une plaque en or officielle du sénat, « délégation Kuati – bureau du sénateur ». Soupir.

- Faites entrer le premier.

La première en l’occurrence. Une jeune femme, sans rien de particulier à part son air vif et ses vêtements d’une propreté douteuse. Et ses traits creusés. Bref une réfugiée. A peine descendue de son transport à bétail, il fallait qu’il ait le douteux honneur d’entendre le récit de sa lamentable équipée. Si encore elle venait d’Ashar IV il aurait pu être intéressant d’écouter sa version, mais en consultant du coin de l’œil son holo-fiche , il vit qu’elle venait d’une planète mineure et sans intérêt particulier. Il lui fit pas la courtoisie de masquer l’ennui profond que tout cela lui inspirait.

- Sénateur Neelson, de Kuat, commença-t-il froidement, je dois entendre votre témoignage sur les troubles qui auraient été constatés dans la Bordure extérieure, suite à l’incursion de ces pirates que votre région de l’espace a le malheur d’abriter. Pour commencer, je vois que vous venez d’Adarlon mais que votre planète n’a pas été attaquée, aussi ai-je du mal à saisir pourquoi vous vous trouvez avec les réfugiés et pourquoi ou vous a orienté vers ces audiences ?

Frémissement de sourcil imperceptible qui trahissait une prodigieuse irritation. Quoique voulant détruire la République de l’intérieur, Darth Segeris aurait aimé pouvoir compter, dans sa fonction publique de sénateur, sur des administrations assez efficaces pour ne pas lui envoyer tous les péquins sans rapport avec ses activités.

Messages : 3 Date d'inscription : 13/05/2012

-Je vous demande pardon ?!

L'un des réfugier venait d'aller demander à Loun-Ao d'aller plaider leur cause. La jeune fille se trouvait très bien dans son rôle d'observatrice, collée à la fenêtre en se plongeant dans la Force pour s'imprégner un peu de ce nouveau monde. Mais non, voilà qu'ils voulaient qu'elle se présente en premier.

-S'il vous plais Mademoiselle Ayumi. Nous... on est vachement impressionné ici.

-Mais c'est quand même un comble que ce soit moi la moins pécore du groupe !

C'était peu dire, la planète des réfugiés était majoritairement agricole. Elle, venant d'une planète bien plus culturelle et artistique pouvait aisément se faire passer pour une Lady en comparaison. Et pourtant elle avait passé la moitié de sa vie à cavaler en foret.

-En plus moi j'étais là en tant que mécano, rien d'autre, j'ai pas une tronche d'ambassadrice que je sache !

Sortant tout juste du vaisseau ou elle avait assuré la maintenance pendant tout le voyage, elle était en prime tout sauf sous son meilleur jour, elle rêvait d'une douche et la voilà qui devait aller rencontrer un sénateur pour défendre une planète qui n'était même pas la sienne. Le pire, c'est qu'elle savait très bien qu'elle ne refusait pas pour autant. Il fallait être réaliste, elle était sans doute la seule personne du groupe à être relativement capable de s'adresser à une personne un peu haut placée.

-Tss... La prochaine expédition, je reste au spatioport ! Soupira-elle, cédant aux regards suppliants de ses compagnons de route.

Elle tacha d'arranger un peu ses cheveux, sans miroir ça n'avait pas une grande efficacité. De toute façon on vint la chercher pour la faire entrer. Passant devant la porte, elle remarqua qu'elle allait rencontrer le sénateur de Kuat. Allons bon, pourtant ce n'était pas la planète concernée celle la. Elle entra néanmoins, se disant que vraiment, elle aurait mieux fait de partir au hasard des rues pour trouver d'elle-même ce qu'elle était venue cherchée.

Elle se trouvait à présent face à un homme d'age mur qui l'observait, de façon un peu trop appuyée à son goût d'ailleurs. Elle n'aimait pas se sentir épiée et jugée, sans doute encore plus là du fait qu'elle n'était vraiment pas présentable. Le silence ne dura pas, l'homme se présenta et après un rapide résumé du pourquoi de sa présence ici, il lui demanda pourquoi c'était elle qui était envoyée, n'étant même pas concernée, et pourquoi ici.

-Bonjour. Je viens d'Adarlon en effet, je me nome Loun-Ao Ayumi et suis ici un peu par un concours de circonstance. J'accompagne le groupe de réfugiés qui se sont arrêté sur ma planète avant de faire route jusque ici et ils m'ont choisi à l'instant pour les représenter. Franchement, pourquoi ça retombe sur vous, j'en sais rien.

Elle croisa les bras, jetant un regard un peu désinvolte à la fenêtre. Était-il vraiment utile d'essayer de plaider la cause de ses compagnons auprès d'une personne aussi peu concerné qu'elle ? Bon, après tout, c'était peut-être ainsi sur Coruscant, l'administration, l'art de faire perdre du temps en faisant passer par trente services avant d’être envoyé à celui qui était réellement concerné. Elle allait devoir suivre le jeu.

-La bordure extérieure subit en effet des attaques, l'influence des envahisseurs est de plus en plus importante et ça devient préoccupant. Rien que dans notre secteur c'est déjà la troisième planète à être tombée sous leur joug, sans aucune aide de la part du gouvernement. Je sais que c'est loin et je vois bien que vous en avez pas grand-chose à carrer, mais voilà, il y a des gens sur ces planètes. Des gens qui meurent en essayant de se défendre pour garder leur liberté. Alors oui, Adarlon échappe encore, mais pour combien de temps ? Et encore combien de petites planètes sans importance tomberont dans leurs mains avant qu'ils ne s'attaquent à des systèmes plus proches d'ici ?

Elle marqua une pause, pensive.

-Moi si j'étais eux, je recruterai de force les autochtones des planètes conquise, vous imaginez l'armée que ça leurs ferait ? Votre poignée de « Jédaïe », ils ne savent même pas protéger quelques systèmes de ces attaques, que pourront-il faire le jour ou ce sera à vos portes qu'ils arriveront ? Alors oui, je ne suis pas de la planète même qui a été attaquée et en tant que personne, je ne suis pas grand-chose. Mais vous, vous êtes un sénateur, de par ce simple titre vous devez pouvoir faire quelque chose. Je ne sais pas à qui je dois m'adresser pour que le message soit entendu mais si je dois commencer par ici, alors soit. Mais je compte bien faire en sorte que le sénat se bouge un peu la toge avant qu'il ne soit trop tard !

Elle ignorait où elle avait soudainement trouver toute cette inspiration, sans doute ce qu'elle retournait dans son esprit depuis déjà dès jours. Le sentiment d'injustice qu'elle ressentait chez ses compagnons, dont elle avait fini pas s'imprégner et de mettre des mots sur leurs craintes. Oui, elle n'avait rien fait de plus que de recevoir les sensations des réfugiés et de les avoir traduite afin de faire vivre ces idées. Étrangement, ce rôle commençait à ne pas lui déplaire.